Le bon roi Louis XVI était très intelligent ; ce n’était malheureusement pas un homme d’action. Il se rendait parfaitement compte que l’industrie naissante et l’essor du commerce se heurtaient de plus en plus à l’ordre établi par l’aristocratie. Il prévoyait que cela éclaterait un jour ou l’autre mais il n’avait pas les moyens d’imposer à son entourage les réformes nécessaires. On sait trop bien ce qu’il advint : les bourgeois, furieux d’être enfermés dans les murs dressés par la noblesse, décidèrent d’agir. Ils se gardèrent bien cependant de manier eux-mêmes les armes de l’époque ; ils préférèrent exciter les paysans en proie à la famine et les ancêtres de nos actuels prolétaires. Les commerçants créèrent ainsi la publicité mensongère tandis que les industriels inventaient la guillotine. On continue de nos jours à enseigner à nos enfants les prouesses de ces bandes de révolutionnaires qui firent massacrer sans pitié des hommes et des femmes qui avaient le malheur de placer la droiture au-dessus de l’argent.

Nous sommes aujourd’hui dans une époque qui ressemble étrangement à 1789, mais à l’envers : nos pauvres paysans et nos malheureux prolétaires n’en peuvent plus de se voir méprisés par les détenteurs du pouvoir de l’argent, de la corruption et de l’innovation perpétuelle. On peut toujours rêver… On peut imaginer qu’un jour, les nobles, pas nécessairement ceux dont le nom est muni d’une particule, s’unissent pour exciter suffisamment nos paysans et nos prolétaires afin qu’ils mettent un terme aux excès de cette bourgeoisie égoïste, autoritaire et méprisante, et pour qu’ils redonnent à l’argent son odeur. Ce serait ainsi la révolution de 1789 à l’envers. Sait-on jamais !