Il est dans certains cœurs des tombes immortelles
Que ménage le vent que l’on nomme noroît.
Il est des sentiments si fins que la dentelle
Qui paraît les canons du meilleur de nos rois.
Sentez-vous comme moi les effluves des âges
Où l’on prenait le temps de ne point oublier
De consulter les mânes en leurs doctes présages,
De regarder parfois couler le sablier ?
Il était en ces âges de jeunes bacheliers
Ardents en l’espérance à leurs serments liés
D’être un jour au sortir d’un bienheureux tournoi
Ou de quelque embuscade où francisques tournoient.
Il sera dans les temps qui restent à venir
Des princesses stellaires attentives aux signes
Annonciateurs des lois régissant l’avenir
D’un amour aussi pur que la blancheur d’un cygne.
Voyez-vous comme moi ces immenses reptiles
Déroulant dans l’espace leurs anneaux éphémères,
Traces de nos vaisseaux, myriades de nautiles
Quittant le sable chaud pour l’inconnu des mers ?
Il est dans certains cœurs des tombes immortelles
Que ménage le vent du grand septentrion.
Il est des sentiments si fins que la dentelle
Qui paraît les épouses des fiers antrustrions.