Debout ! Europa
As-tu oublié, Europa
Tes riches heures du temps passé
Où les moindres parties de ton corps souverain
Chatoyaient de combats et d’œuvres raffinées
Efforts très inutiles mais combien généreux
Quoi qu’en disent aujourd’hui les chantres du malheur ?
Ne te souvient-il pas, Europa
Que nous étions heureux
Nous les peuples d’Espagne, de France et de Navarre
D’Ombrie et de Saxe, de Hongrie et de Sarre
Lorsque tout l’univers admirait ta puissance
Et trouvait dans ta voix l’écho du pur airain ?
Ne te rappelle-tu pas, Europa
L’ardente renaissance
Qui vit deux jeunes rois candidats à l’empire
Épier de concert le bruit sourd du canon
Chargé de décider du destin de l’un d’eux
Par-delà de l’union
Et ce bouillant jeune homme amoureux de ton nom
Au point d’être exilé sur un rocher lointain ?
Négliges-tu, Europa
Le souvenir de ceux
Qui parcoururent le monde comme pour signifier
Les immenses frontières de ta jeunesse
Aux peuples qui croyaient qu’Europa fut la terre
Des statues à l’étroit dans leurs niches de pierre ?

À présent, comme frappée d’hémiplégie
Tu peux voir la moitié de ton corps inerte
Sans vie
Et ton autre moitié haïssant la première
D’une haine qui n’est pas la tienne.
Lève-toi, Europa
Rassemble à la fois tes forces et tes esprits
Libère-toi des chaînes qui s’incrustent dans tes chairs
Et de l’influence qui règne sur ton cœur.
Tes ennemis n’en ont pas l’air
Mais ils ont peur.
Ils n’ont pas oublié, eux, tes riches heures
Ils se souviennent, eux, de ton bonheur
Ils se rappellent, eux, tes renaissances
Ils ne négligent pas, eux, le souvenir de ta puissance.
Debout ! Europa
Ressaisis-toi, Europa
Debout peuples d’Espagne, de France et de Navarre
Ressaisissez-vous peuples d’Ombrie et de Saxe, de Hongrie et de Sarre.

Il n’est pas de tyran, à l’Est ou à l’Ouest
Qui puisse longuement rire si Europa se lève.